Le monde caché des infrastructures urbaines : Sous la surface de la chaussée, un réseau complexe d'infrastructures vit caché. Elles supportent toutes les activités de la ville de Montréal : alimentation électrique, distribution d'eau potable, évacuation des eaux usées, distribution du gaz et réseaux de télécommunications.
Les conduits de la CSEM sont situés sous le trottoir à environ 1 mètre de profondeur.
Sur la chaussée près du trottoir, les puisards captent l'eau de surface et la dirigent vers les égouts pluviaux.
Les conduites de gaz sont installées en parallèle des conduits de la CSEM. Les réseaux sont disposés de façon à offrir un dégagement suffisant qui permet de limiter les risques d'explosion lors des interventions.
La couche qui supporte la chaussée fait 1,5 mètre d'épaisseur.
Les égouts sont situés à 3 ou 4 mètres de profondeur sous le milieu de la chaussée et sous le réseau d'eau potable afin d'éviter tout risque de contamination.
L'aqueduc se trouve sous la chaussée à un minimum de 1,8 mètre de profondeur afin d'être situé sous la ligne de gel.
Toutes ces structures sont situées sous l’emprise publique qui s’étend de l’arrière du trottoir, d’un côté de la rue à l’autre. Pour construire sur le terrain d’un propriétaire (domaine privé), il est nécessaire d’obtenir un droit de passage appelé « servitude ».
L'eau potable à Montréal
Le monde caché des infrastructures urbaines
Le sous-sol de Montréal est sillonné d’un impressionnant réseau de distribution d’eau potable. Au total, plus de 3 600 kilomètres de conduites desservent la ville, soit un peu plus qu’un aller-retour Montréal- Edmonton !
L’eau potable de Montréal est puisée principalement dans le fleuve Saint-Laurent, à l’extrémité ouest de l’ile. Les usines Charles-J. Des Baillets et Atwater, les deux plus importantes usines de filtration d’eau de l’ile, traitent l’eau pour la transformer en eau potable.
L’eau est ensuite débarrassée des débris qu’elle contient puis elle est filtrée, désinfectée et chlorée. Une fois le traitement terminé, l’eau est pompée vers les six réservoirs aménagés sur le Mont Royal et celui de Rosemont.
Les emplacements élevés de ces réservoirs permettent de profiter de l’effet de la gravité afin de fournir une distribution sous pression de l’eau. Le réseau d’aqueduc se sépare en deux catégories.
Les conduites principales, dont le diamètre varie de 40 cm à 2,70 m, transportent l’eau des usines aux réservoirs. Elles se situent généralement sous les rues artérielles. À partir de ces conduites principales, un réseau de conduites secondaires se déploie afin d’alimenter les résidences, les commerces et les industries.
ZONES DE DISTRIBUTION DU TERRITOIRE DESSERVI PAR LES USINES CHALRES-J. DES BAILLETS ET ATWATER
Après la crise du verglas, en 1998, la ville de Montréal a signé un contrat avec Rolls Royce. Les ingénieurs de l’entreprise ont ainsi conçu de puissantes génératrices qui permettront d’alimenter les deux usines de filtration d’eau de la ville en cas de panne électrique majeure.
STATIONS DE POMPAGE ET RÉSERVOIRS DE DISTRIBUTION DU TERRITOIRE DESSERVI PAR LES USINES CHARLES-J. DES BAILLETS ET ATWATER
Le sous-sol montréalais compte aussi de nombreuses conduites pour le transport du gaz naturel et du pétrole. On trouve notamment des pipelines qui traversent Montréal pour acheminer le carburant provenant de l’Ouest vers les provinces Maritimes et des conduites de 30 cm de diamètre qui transportent le carburant directement des raffineries jusqu’aux aéroports Pierre-Elliott-Trudeau et Mirabel.
Les égouts de Montréal
Le monde caché des infrastructures urbaines
Il existe deux catégories de réseaux d’égouts. Le RÉSEAU dit SÉPARATIF, comme son nom l’indique, est composé de deux types d’égout : un égout pluvial, qui capte les eaux de pluie et les déverse directement dans le fleuve, et un égout dit sanitaire qui recueille les eaux usées provenant des égouts privés pour les acheminer vers les INTERCEPTEURS.
Il existe également des RÉSEAUX UNITAIRES qui captent et transportent les eaux sanitaires et les eaux pluviales au moyen d’une même conduite.
Le centre et l’est de Montréal est desservi par un tel réseau unitaire alors que la partie ouest de l’ile est dotée d’un réseau séparatif.
Depuis 1965, le Québec exige que les nouveaux réseaux d’assainissement soient séparatifs dans le but d’éviter les risques de débordement des eaux usées dans le milieu naturel.
Cela permet également d’avoir un meilleur contrôle sur le flux d’eau, et sur sa concentration en polluants, qui doit être traité par les stations d’épuration.
Comme c’est le cas pour l’eau potable, le système d’égouts est constitué d’un vaste réseau de conduites de tailles diverses. L’eau usée des maisons et immeubles se déverse dans une conduite de petite dimension enfouie sous la rue. Ces conduites locales convergent ensuite vers une conduite de plus grand diamètre appelé COLLECTEUR.
Ces collecteurs se déversent ensuite dans l’un des deux INTERCEPTEURS de Montréal : l’intercepteur nord, situé sous la voie rapide Métropolitaine, ou l’intercepteur sud, sous la rue Notre-Dame. Ces conduites très profondes (10 mètres et plus !) dont le diamètre peut atteindre 4,5 mètres, acheminent l’eau jusqu’à la station d’épuration des eaux usées située sur la pointe est de l’ile, telles des rivières souterraines.
Arrivées à la station d’épuration, les eaux usées subissent une série de traitements. On commence par débarrasser l’eau des plus gros débris en la faisant passer par des grilles. Divers bassins de rétention permettent ensuite d’enlever le sable, la pierre et certains contaminants. L’eau est ensuite chlorée avant d’être rejetée dans le fleuve, près des îles de Boucherville.
