Il est toujours délicat d’engager des travaux qui impliquent de creuser le sol car ils peuvent engendrer des dégradations de conduits souterrains ou de câbles et des dangers pour vous ou les citoyens : avant de creuser, il faut vérifier la présence de structures souterraines.
Nous faisons le point avec Jean Mercier, directeur de la Gestion du réseau à la CSEM.
Q1 : Jean, les citoyens ou les entreprises qui engagent des travaux dans les rues ou quartiers de Montréal s’exposent-ils à des risques particuliers ?
Oui effectivement, il ne faut absolument pas négliger les risques de percements accidentels de conduits souterrains, d’aqueducs ou de câbles électriques enterrés, de conduites de gaz ou d’eau lorsque l’on envisage d’engager des travaux qui impliquent des creusements de tranchées, de fondations, ou même de raclement de sols.
Les ruptures d’infrastructures souterraines peuvent être dangereuses et entrainer des risques significatifs pour le milieu et pour les citoyens. Cela peut aller de la rupture d’une conduite d’eau, ou de télécommunications ou même la coupure de câbles électriques qui peuvent entrainer des électrocutions ou même des explosions selon l’environnement autour ou les engins présents sur place. Il ne faut surtout pas négliger cela.
Q2 : Montréal est une ville en constante évolution, comment savoir si on prend des risques à engager des travaux quelque part ?
Et bien c’est très simple, les autorités et administrations publiques ont prévu cela et elles tiennent à jour des plans détaillés des infrastructures souterraines présentes sur tout le territoire de Montréal. Il existe également un organisme dédié à l’information du public, que ce soit les citoyens, les entrepreneurs, les promoteurs ou les différentes firmes qui peuvent être susceptibles de creuser les sols publics ou privés. Les choses étant bien faites, il suffit de contacter cet organisme. Pour Montréal, on parle d’INFO EXCAVATION qui est LE guichet unique auquel les gens doivent s’adresser. Cette organisation dont la CSEM est partenaire peut, sur simple demande vous renseigner sur la présence ou non d’infrastructures souterraines. La démarche est gratuite et sécuritaire, il serait dommage de s’en priver au regard des risques et des coûts que peuvent causer un bris de conduit.
Q3 : Vous nous parler de coûts des bris de conduits. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Oui , tout à fait. Au-delà des riques encourus pour les personnes en cas d’accident, il y a évidemment des coûts concernant les réparations aux structures et les pénalités applicables. Croyez-moi, l’addition peut rapidement être très salée et vous n’avez pas envie de vous retrouver dans une telle situation. Chaque année la CSEM doit déplorer des incidents et les réparations sont imputables aux responsables des bris de conduits. Cela peut se chiffrer en centaines de milliers de dollars ou davantage. C’est dommage d’en arriver là alors qu’une simple demande d’informations peut vous permettre de travailler sereinement et en toute sécurité. Pour information, chaque année, environ un quart des dommages aux infrastructures souterraines sont le fait d’une absence de de demande d’information ! C’est regrettable et inacceptable. C’est pourquoi à la CSEM, nous engageons systématiquement le recouvrement de tels frais.
Q4 : Et donc, une conclusion ?
Les choses sont très simples. Le sous-sol d’une propriété peut facilement dissimuler des infrastructures souterraines. Il faut avoir systématiquement le réflexe INFO-EXCAVATION ! Que ce soit pour poser une clôture, refaire un aménagement paysager, installer une piscine creusée ou hors terre ou même un spa, planter un arbre, ou excaver à proximité d’une maison : il faut se prémunir en faisant une demande de localisation. C’est une précaution indispensable. S’il y a quoi que ce soit comme réseau ou autre chose dans le sol, vous serez fixé. Info-Excavation a d’ailleurs réalisé une capsule pédagogique qui permet de bien comprendre les enjeux. Chacun est prévenu.
